Le bout du tunnel semble si proche et si lointaine pour les travailleurs des collectivités locales, avec la question de la hausse des salaires. En effet, l’État a donné son accord pour les augmentations, pour plus d’équité chez les fonctionnaires. Cependant, cette volonté se heurte à la décision de certains maires qui avouent ne pas être en mesure de soutenir la hausse de salaires. Le règlement de l’émolument est à la charge de l’employeur, rappelle Mamadou Bamba Diop, Secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs des collectivités locales du Sénégal (Sutracol/Force du changement). « Nous avons travaillé avec l’État et, lors des négociations, les autorités ont pris l’engagement d’épauler les collectivités territoriales, pour faire face à cette hausse », ajoute M. Diop, qui est aussi chargé des revendications de l’intersyndical des travailleurs des collectivités territoriales. Lors de la Journée de la décentralisation, rappelle-t-il, le Chef de l’État, Macky Sall, avait pris l’engagement d’appuyer les mairies et conseils départementaux, pour faire face à cette variation dans leur budget.
Mais, pour prendre les décisions idoines, il faut, selon le syndicaliste, que les édiles et les autorités administratives déconcentrées puissent terminer le recensement des agents bénéficiaires. Or, « il n’y a que cinq régions qui ont fini le dénombrement des agents qui doivent bénéficier de cette hausse », déplore Bamba Diop. Ce travail doit permettre de fixer le montant à mettre en place, par l’État, pour les 603 collectivités territoriales. Il convoque le Code général des collectivités locales qui stipule, en son article 282, : « Toute charge nouvelle incombant aux collectivités locales, du fait de la modification par l’État, par voie réglementaire, des règles relatives à l’exercice des compétences transférées, doit être compensée par versement approprié au fonds de dotation de la décentralisation prévu à l’article 324 du présent code ou par d’autres ressources fiscales, suivant des modalités définies par la loi ». Comme pour faire savoir que le Gouvernement a l’obligation d’aider les maires et présidents de Conseils départementaux, pour une solution à cet écueil.
Double peine « insoutenable » pour la Ville de Rufisque
À Rufisque, la Ville ne pourra pas assurer l’augmentation des salaires des travailleurs municipaux. Selon le Maire Dr. Oumar Cissé, la collectivité locale fait déjà face à un rétrécissement de son budget. Il estime que, « lui ajouter des charges supplémentaires d’un milliard de Fcfa, c’est simplement la tuer ».
La Ville de Rufisque et les travailleurs municipaux risquent de se retrouver, à nouveau, dans une autre bataille, pour l’application de la hausse des salaires, conformément à la lettre circulaire du ministère de tutelle. Cette dernière enjoint les collectivités territoriales à rendre effective la mesure d’augmentation au niveau des mairies respectives. En effet, la Ville de Rufisque estime qu’elle n’a pas les moyens de prendre en charge une hausse « qui va faire sur 12 mois, plus d’un milliard de FCfa », assure le Maire de Ville Dr. Oumar Cissé. Une situation d’autant plus intenable que la Ville a déjà subi une baisse de ses recettes pour le même montant, avec le rabais de la Contribution économique locale/Valeur ajoutée (Cel/Va). « On a déjà une masse salariale qui tourne autour de 200 millions de F Cfa, donc y ajouter 90 millions de F Cfa, c’est autour de 49% de hausse et, c’est immense comme augmentation. Déjà, vous vous rappelez, l’année dernière, on a souffert de l’amputation de plus d’un milliard de FCfa sur notre Cel/Va. On a déjà cette peine avec toutes ses conséquences et on vient nous y ajouter une aggravation de notre masse salariale mensuelle de 90 millions de FCfa », s’est désolé l’édile de Rufisque. Ce qui signifie, selon lui, qu’on va aller vers 1,5, voire 1,8 milliard de FCfa par an, car l’augmentation mensuelle est entre 86 et 90 millions de FCfa. L’année dernière, « on nous avait enlevé un milliard de FCfa, si on revient cette année nous ajouter un milliard de charge, c’est tuer la Ville définitivement », s’est insurgé le Dr Omar Cissé.
Pour lui, la priorité tourne essentiellement autour de la restitution de cette importante masse d’argent qui a été retirée à la Ville et l’accompagnement de l’État dans la prise en charge de cette augmentation des salaires. Selon le Maire de Rufisque, qui peut le plus peut le moins. Dans son entendement, celui qui peut accorder une augmentation de presque 140 milliards de FCfa, pour les fonctionnaires, doit être en mesure de supporter 15 milliards de FCfa de plus, au profit des travailleurs des collectivités territoriales. « Avec 171.000 fonctionnaires, vous avez 136 milliards de FCfa pour prendre en charge l’augmentation. Or, le maximum que nous avons c’est 17 000 agents municipaux, l’État peut chercher 15 milliards de FCfa, pour une meilleure gestion de cette hausse au niveau des collectivités territoriales. Le Gouvernement ne devait même pas penser à mettre cette hausse sur le dos des communes », a dit le Dr. Oumar Cissé.
L’État a mené les négociations et doit supporter cette hausse
De là à penser à un croc-en-jambe politique ? Le pas est vite franchi par le premier magistrat de la Ville de Rufisque. De son avis, la logique était que l’État gère cette hausse puisque, c’est lui-même qui a mené les négociations, avec les travailleurs des collectivités et a signé, par la suite, un accord. Revenir après, pour demander aux mairies de supporter cela, relève d’une incohérence et de manœuvres politiques. « Ils ont passé 4 mois à négocier avec les syndicats, si au bout c’était pour dire aux communes de supporter le fardeau, cela n’en valait pas la peine. Sinon, c’est avec les mairies que les syndicats devaient négocier », soutient le Dr Cissé. « À part Dakar, qui pourrait supporter cette hausse ? », s’interroge-t-il.
Se disant sensible à la cause des travailleurs municipaux, et étant militant farouche de la décentralisation, le Maire de la Ville de Rufisque explique qu’ « au moment où les communes se plaignent du manque de ressources, les autorités viennent pour les achever avec cette mesure. C’est incohérent ! ».
Le Soleil
Mais, pour prendre les décisions idoines, il faut, selon le syndicaliste, que les édiles et les autorités administratives déconcentrées puissent terminer le recensement des agents bénéficiaires. Or, « il n’y a que cinq régions qui ont fini le dénombrement des agents qui doivent bénéficier de cette hausse », déplore Bamba Diop. Ce travail doit permettre de fixer le montant à mettre en place, par l’État, pour les 603 collectivités territoriales. Il convoque le Code général des collectivités locales qui stipule, en son article 282, : « Toute charge nouvelle incombant aux collectivités locales, du fait de la modification par l’État, par voie réglementaire, des règles relatives à l’exercice des compétences transférées, doit être compensée par versement approprié au fonds de dotation de la décentralisation prévu à l’article 324 du présent code ou par d’autres ressources fiscales, suivant des modalités définies par la loi ». Comme pour faire savoir que le Gouvernement a l’obligation d’aider les maires et présidents de Conseils départementaux, pour une solution à cet écueil.
Double peine « insoutenable » pour la Ville de Rufisque
À Rufisque, la Ville ne pourra pas assurer l’augmentation des salaires des travailleurs municipaux. Selon le Maire Dr. Oumar Cissé, la collectivité locale fait déjà face à un rétrécissement de son budget. Il estime que, « lui ajouter des charges supplémentaires d’un milliard de Fcfa, c’est simplement la tuer ».
La Ville de Rufisque et les travailleurs municipaux risquent de se retrouver, à nouveau, dans une autre bataille, pour l’application de la hausse des salaires, conformément à la lettre circulaire du ministère de tutelle. Cette dernière enjoint les collectivités territoriales à rendre effective la mesure d’augmentation au niveau des mairies respectives. En effet, la Ville de Rufisque estime qu’elle n’a pas les moyens de prendre en charge une hausse « qui va faire sur 12 mois, plus d’un milliard de FCfa », assure le Maire de Ville Dr. Oumar Cissé. Une situation d’autant plus intenable que la Ville a déjà subi une baisse de ses recettes pour le même montant, avec le rabais de la Contribution économique locale/Valeur ajoutée (Cel/Va). « On a déjà une masse salariale qui tourne autour de 200 millions de F Cfa, donc y ajouter 90 millions de F Cfa, c’est autour de 49% de hausse et, c’est immense comme augmentation. Déjà, vous vous rappelez, l’année dernière, on a souffert de l’amputation de plus d’un milliard de FCfa sur notre Cel/Va. On a déjà cette peine avec toutes ses conséquences et on vient nous y ajouter une aggravation de notre masse salariale mensuelle de 90 millions de FCfa », s’est désolé l’édile de Rufisque. Ce qui signifie, selon lui, qu’on va aller vers 1,5, voire 1,8 milliard de FCfa par an, car l’augmentation mensuelle est entre 86 et 90 millions de FCfa. L’année dernière, « on nous avait enlevé un milliard de FCfa, si on revient cette année nous ajouter un milliard de charge, c’est tuer la Ville définitivement », s’est insurgé le Dr Omar Cissé.
Pour lui, la priorité tourne essentiellement autour de la restitution de cette importante masse d’argent qui a été retirée à la Ville et l’accompagnement de l’État dans la prise en charge de cette augmentation des salaires. Selon le Maire de Rufisque, qui peut le plus peut le moins. Dans son entendement, celui qui peut accorder une augmentation de presque 140 milliards de FCfa, pour les fonctionnaires, doit être en mesure de supporter 15 milliards de FCfa de plus, au profit des travailleurs des collectivités territoriales. « Avec 171.000 fonctionnaires, vous avez 136 milliards de FCfa pour prendre en charge l’augmentation. Or, le maximum que nous avons c’est 17 000 agents municipaux, l’État peut chercher 15 milliards de FCfa, pour une meilleure gestion de cette hausse au niveau des collectivités territoriales. Le Gouvernement ne devait même pas penser à mettre cette hausse sur le dos des communes », a dit le Dr. Oumar Cissé.
L’État a mené les négociations et doit supporter cette hausse
De là à penser à un croc-en-jambe politique ? Le pas est vite franchi par le premier magistrat de la Ville de Rufisque. De son avis, la logique était que l’État gère cette hausse puisque, c’est lui-même qui a mené les négociations, avec les travailleurs des collectivités et a signé, par la suite, un accord. Revenir après, pour demander aux mairies de supporter cela, relève d’une incohérence et de manœuvres politiques. « Ils ont passé 4 mois à négocier avec les syndicats, si au bout c’était pour dire aux communes de supporter le fardeau, cela n’en valait pas la peine. Sinon, c’est avec les mairies que les syndicats devaient négocier », soutient le Dr Cissé. « À part Dakar, qui pourrait supporter cette hausse ? », s’interroge-t-il.
Se disant sensible à la cause des travailleurs municipaux, et étant militant farouche de la décentralisation, le Maire de la Ville de Rufisque explique qu’ « au moment où les communes se plaignent du manque de ressources, les autorités viennent pour les achever avec cette mesure. C’est incohérent ! ».
Le Soleil