
Etre dans un gouvernement ou un système sans un programme partagé, et n’ayant pas la même formation ni la même idéologie, semble mieux correspondre à la définition d’un transhumant. Mais, aujourd’hui, ce concept est galvaudé. De plus en plus, on en parle, sans pour autant cerner les contours de ce qui fonde des politiques à épouser une formation politique. Et pourtant, au regard de la Coalition Benno Bokk Yakaar (Bby), les leaders sont d’origine maoïste, trotskyste, communiste socialiste ou libérale. Alors, doivent-ils être en mesure de traiter de « transhumant «tout homme ou toute femme politique qui partage la vision définie par le chef de l’Etat, et avec qui ils ont la même idéologie et partagent la même carrière ? Ils ont, dans un passé récent, traité le président Macky Sall de tous les noms d’oiseau. Aujourd’hui, ils sont autour de lui, en train de lui tresser les lauriers, tout en prenant le soin de l’écarter davantage de « ses frères de doctrine». Pire encore, ils veulent barrer la route à ceux qui veulent épouser le chemin tracé par le chef de l’Etat, en brandissant le mot « transhumant ». On a ainsi cette fâcheuse habitude de ne pas bien poser les vrais problèmes afin de pouvoir y apporter des solutions. Autant nous sommes pour le vote ou la condamnation des élus qui quittent leur parti politique ou association, sans se débarrasser de leur mandat, autant nous pensons que s’attaquer à ceux qui ne sont pas dépositaires du mandat, mais exerçant simplement un droit, est une atteinte à la liberté d’autrui. La plus grande transhumance dont personne ne parle concerne, bien évidemment, les partis politiques qui forment des coalitions et se retrouvent dans un gouvernement ou dans un même système, sans un programme partagé, sans la même idéologie et, des fois, après s’être traités de tous les noms d’oiseaux, comme ce fut le cas entre Macky Sall et les membres de « Benno Siggil Sénégal». Comment comprendre aussi la présence dans le gouvernement de membres de la Société civile avant de militer dans l’Apr, de maoïstes et trotskystes en alliance avec des libéraux. Ces alliances sont en dehors de la morale, de l’éthique, des principes républicains et de l’intérêt général car tissés tout simplement autour du partage des pouvoirs, au détriment de ceux qui se sont battus pour permettre à leurs partis d’exister, de techniciens supérieurs et de Sénégalais disposés à travailler pour leurs pays. Ce principe consistant à dire qu’un seul parti ne peut pas gagner les élections et diriger le pays est faux et mérite d’être combattu car, même si on avait deux cent candidats, les Sénégalais feraient leur choix et ce dernier va puiser dans le réservoir des compétences sénégalaises pour la mise en œuvre du projet pour lequel il a été élu. Continuer à défendre ce faux principe augmentera le nombre de partis politiques qui ne seront que des souteneurs, et des coalitions sans intérêt aucun pour le pays. Ils ne serviront que d’alibi pour la transhumance, sous d’autres formes. SIDY THIAM