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Discours du 3 avril – Macky chante ses avancées et appelle à un dialogue national… Sauf qu’il n’y avait pas que ça à dire

Rédigé par Dakarposte le Mardi 4 Avril 2017 à 05:46 modifié le Mardi 4 Avril 2017 - 06:03

Le traditionnel discours du chef de l’Etat à la veille de la commémoration de la fête de l’indépendance n’a pas été apprécié, comme d’habitude, de la même manière par les Sénégalais.

Si du côté du camp présidentiel les uns et les autres se félicitent de son bilan économique et social qu’ils qualifient de positif et des perspectives qu’ils estiment fort encourageants, les populations de manière générale et les Dakarois de manière particulière ne sont pas du même avis. Car, les questions essentielles qui intéressent et concernent les habitants de la capitale ont été superbement ignorées par le Président Macky Sall qui s’est contenté du "service minimum" : Magnifier le travail des forces de défense et de sécurité, les encourager pour le professionnalisme dont ils font preuve dans leur défense du territoire national et leur comportement irréprochable dans les missions internationales dans le but de préserver le moral des troupes et, enfin les exhorter à prendre en compte les questions de l’environnement afin de développer en eux le sens des responsabilités et l’esprit de sauvegarde de la totalité des biens de notre peuple. Non sans saluer, auparavant les sacrifices des ancêtres et leur courage face à l’adversité qui a conduit notre pays à l’indépendance.

Le président de la République ne s’est pas épanché plus que cela puisqu’il tenait à faire court et concis. Il souhaitait convaincre par un ton serein et apaisant, des gestes posés et un discours qui ne tire pas en longueur. Loin d’avoir atteint son objectif, sauf sur la durée assez brève de son discours, le président de la République n’a guère réussi à convaincre l’opinion citadine qui ne s’en remet pas encore des couacs et imperfections de l’acte 3 de la décentralisation. D’ailleurs le référendum qui a entériné de manière définitive les réformes qu’il souhaitait pour les collectivités locales est très mal passé dans les grandes capitales régionales et, surtout dans les vieilles grandes villes françaises que l’on appelle communément les "Quatre communes", a fortiori les citoyens de Dakar qui se sentent ostracisés pour avoir élu une majorité de maires opposés à la coalition au pouvoir.
Pour les conforter, un éminent responsable de l’Apr a commis le lapsus de sa vie en affirmant que si le maire de Dakar était partisan de l’Apr ou favorable à la mouvance présidentielle il ne serait pas en prison à l’heure actuelle. De ce point de vue les citoyens des communes d’arrondissement de la capitale sont déçus par le discours présidentiel car, en évoquant les questions relatives à la justice, il a royalement ignoré les affaires Khalifa Sall et Bamba Fall, l’exil forcé de Karim Wade vers le Qatar après une mise en scène de mauvais roman, le non-lieu annoncé pour Abdoulaye Baldé maire de Ziguinchor, chef de parti et dont l’une des épouses est la fille de l’homonyme de Macky Sall et d’autres scandales judiciaires qui ont émaillé la vie des Sénégalais durant ses cinq années de pouvoir transformées en sept ans par l’effet d’une pirouette juridique orchestrée par les juges du Conseil constitutionnel.

Les affaires laissées pendantes par le régime de Wade et les travaux que l’ancien président de la République a entamés doivent être comptabilisés dans la continuité de la République. Que l’actuel chef de l’Etat se glorifie d’avoir pu terminer les réalisations prévues et entamées par son prédécesseur en changeant les noms des projets et programmes est perçu par les citadins comme une manière de s’approprier indûment les acquis de la République.
Mais lorsqu’il fait abstraction du dossier que lui a fait parvenir l’Inspection générale d’Etat à la suite d’investigations commandées par lui-même et qu’il était le seul habilité à déférer devant la justice n’aie pas évoqué dans son speech traditionnel n’agrée aucun citoyen de la capitale et de certaines grandes villes.
"L’indépendance de la justice est en cause aux yeux des populations dès lors que le procureur de la République s’oppose systématiquement à la mise en liberté provisoire des opposants emprisonnés pour diverses raisons alors que tous sont juridiquement bien représentés et non susceptibles d’échapper aux rigueurs de la loi s’ils sont coupables. La présomption d’innocence est consacrée par nos textes législatifs mais les magistrats poursuivants n’en font qu’à leur tête lorsque le pouvoir politique souhaite casser de l’opposant" fera remarquer un des opposants sur un plateau de télévision de la place. "Car, se désolera t'il, la transhumance est encouragée, les marchés de gré à gré font légion et les responsables du parti (ou plutôt de la coalition au pouvoir) font preuve d’une arrogance inédite".

Un ministre de la République a outrageusement éconduit des fonctionnaires de la Cour des comptes qu’il a traités de "petits magistrats" sans qu’il n’y ait des réactions de la présidence de la République, le griot du président de la République bombardé député et maire se permet d’insulter publiquement un Préfet, représentant du président de la République dans les arrondissements et d’autoriser son chauffeur à foncer sur un agent de police sans aucune conséquence républicaine ne sont pas de nature à rassurer les populations urbaines.
Ces questions ont été occultées par le président Macky Sall dans son discours. Y compris celles qui concernent les responsables de l’opposition qui convergent en masse vers l’Apr et la coalition présidentielle lorsqu’ils sont menacés de représailles et qui échappent aux poursuites judiciaires pour cause de transhumance avérée. Sans compter l’option de préférence nationale et de promotion des hommes d’affaires et investisseurs locaux pour les projets de l’Etat tous octroyés à la "France force, bonté…" si récemment ramenée à sa place de partenaire et non plus de parrain par l’alternance de 2000…
Il n’est pas évident que toutes ces questions ne soient pas prises en compte lors des élections législatives de juillet prochain avec la conséquence d’une cohabitation explosive.
On dirait que le président de la République ne parle que dans des perspectives dictées d’ailleurs (de la France notamment) et non pas dans des prospectives pensées par l’intelligentsia sénégalaise sur la base du vécu de notre peuple.
A l’entendre on pourrait penser que le Président Macky Sall parle et agit comme Abdou Diouf le faisait il y a un peu plus de… 17 ans. Même posture, mêmes références, mêmes attitudes et mêmes menaces de représailles à ses opposants. A la différence que l’un a été formé par les colons et que l’autre est "né après les indépendances". Kif-kif bourricot.

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