Doudou Wade ancien député, brise enfin le silence : « C’est la traque des membres du Pds et des vaincus du 25 mars 2012 conformément à la déclaration de Macky SALL aux Etats unis, lequel disait je cite : « j’ai un problème à régler avec les diri

Dakarposte.com : M. Wade, que vous inspire la sortie de l'ancien Premier Ministre sur sa page facebook concernant l’envoi de troupes en Arabie Saoudite pour faire face à la crise qui secoue le Yémen?AbdoulMbaye est d'accord pour le principe d'envoyer des troupes, mais il fait la remarque suivante: " qu’il ne s’agit pas d’une simple mission de maintien de la paix, mais d’une guerre "....

Doudou Wade : La précision du Premier Ministre Abdoul Mbaye est de taille. Les Jambars ne sont pas en mission de maintien de la paix. Ils sont en guerre.
En impliquant notre armée, il faut reconnaitre avec le Premier Ministre que le Sénégal est en guerre aux cotes de l’Arabie saoudite contre le Yémen.

Dakarposte.com : Restons sur la réaction d'Abdoul Mbaye, il a laissé entendre que " Décider de faire la guerre est une décision lourde et grave qui nécessité le respect d’un cadre légal et d’un processus d’évaluation rigoureux par des experts de la guerre. Le cadre légal est d’abord celui de notre pays : il a été́ respecté
(...)" Partagez vous son avis?

Doudou Wade : Je partage partiellement l’avis du Premier ministre Abdoul Mbaye quant a la gravite et la lourdeur de la décision et j’allais dire de la déclaration de guerre.
Je ne m’épancherai pas sur l’évaluation des experts de la guerre pour dire haut et fort que c’est la plus grave décision prise par notre pays en matière militaire depuis l’accession de notre pays à l’indépendance.
Cette décision à mon avis, est mal engagée  et en violation flagrante de notre loi fondamentale.
Monsieur le Premier Ministre Abdoul Mbaye avoue que le Sénégal va en guerre, se soucie du cadre légal tout en ignorant royalement  les dispositions de l‘article 70 de la constitution :
« La déclaration de guerre est autorisée par l’Assemblée nationale. »

Dakarposte.com : M. Wade, convenons-en, l'engagement du Sénégal est devenu international, qui plus est, c'est révéler un secret de polichinelle de dire que le Sénégal est un pays ami de l'Arabie Saoudite pour autant le recul n’est plus, du moins ne semble plus permis...

Doudou Wade : Je suis totalement d’accord avec vous sur l’importance de nos relations avec l’Arabie saoudite. Les relations entretenues par les Présidents Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et MackySall avec la famille royale gardienne  des lieux saints de l’islam sont portées par les peuples saoudiens et sénégalais
Le Yémen aussi n’est pas un ennemi mais un pays musulman avec qui nous partageons la Umma islamique et l’OCI.
C’est dire qu’il était nécessaire, avant l’évaluation des experts de la guerre, de faire l’évaluation des experts de la fraternité́ islamique et celle des experts du respect de notre constitution.  Voilà pourquoi il faut saluer les orientations de notre représentante à l’assemblée nationale Madame la député́ Aissata Tall Sall qui souhaite ouvrir un débat avec les ministres des affaires étrangères et des forces armées.
Madame Tall est à la hauteur des attentes de ses concitoyens. Si l’engagement du Sénégal est international, il pose problème. Le recul est permis et est possible parce que la guerre n’est pas autorisée.

Dakarposte.com : Dans un tout autre registre, que pensez-vous de ce qu'il est convenu d'appeler le "cas Karim Wade"?

Doudou Wade : Ce n’est pas un cas mais il est et reste, dans l’attente du pourvoi en cassation, un prisonnier politique

Dakarposte.com : M. Wade, on ne vous sent pas dans ce qu'on peut aller "la croisade de l'ancien Président Wade contre le pouvoir", notamment pour la libération de son fils Karim Wade?

Doudou Wade : J’ai été́ de tous les combats politiques de mon parti et sans calcul aucun.

Dakarposte.com : Que vous inspire la traque des biens mal acquis?

Doudou Wade : C est une traque des membres du Pds et des vaincus du 25 mars 2012 conformément à la déclaration de Macky SALL aux Etats unis, lequel disait je cite : « j’ai un problème à régler avec les dirigeants du pds »

Dakarposte.com : Pour en revenir au choix porté sur Karim Wade pour la candidature du Pds à la prochaine Présidentielle, êtes vous pour ou contre?

Doudou  Wade : Cette candidature provient d’un débat interne, d’une organisation par une commission d’investiture, d’une élection démocratique sous l’œil des cameras des télévisions. Comment puis-je contester une telle décision démocratique de l’instance suprême de mon parti. Je la soutiens et je me battrai avec mon parti pour qu’elle aboutisse à une élection à la tête du pays.

Dakarposte.com : Des voix se sont élevées, notamment ceux d'autres seconds couteaux de Me Abdoulaye Wade pour contester ce choix porté sur Karim, qu'en pensez-vous?

Doudou Wade : Je ne connais pas de seconds couteaux de Wade (tournée de rires)

Dakarposte.com : Que vous inspire Me Souleymane Ndéné Ndiaye, lequel a décidé́ de créer son parti pour se présenter à la prochaine Présidentielle?

Doudou Wade : Souleymane Ndéné est cohérent dans sa logique. Premier Ministre du Sénégal, il avisait qu’il ne serait jamais derrière Karim Wade. Son parti était en gestation depuis 2013 et des membres du Comite directeur avaient été́ mis en rapport avec son chargé du recrutement Youssou Diallo aujourd’hui démissionnaire du PDS, conseiller technique au Ministère de l’agriculture. Souleymane avait annoncé récemment qu’il quittait avec de hauts responsables du parti. Son ambition est noble, il cherche à l’accomplir et avait demandé que Wade lui donne le parti .Malheureusement le PDS ne se donne pas.

Dakarposte.com : M. Wade, étant proche parent de l'ancien Président de la République, vous arrive-t-il de discuter sur l'opposition qu'il a retrouvé après douze ans de pouvoir, sur la situation du pays, bref, que vous confie souvent Me Wade?

Doudou Wade : L’opposition est la voie pour accéder au pouvoir. C’est une voie royale empreinte de noblesse qui demande des sacrifices, des efforts, du travail et des valeurs.

Dakarposte.com : Quelle image, gardez vous de l'ancien Président Wade, ou une anecdote...?

Doudou Wade : C’est un homme de hauteur, qui aime son pays , les sénégalais , l’Afrique et les africains . Wade est un grand humaniste.

Dakarposte.com : Nourrissez-vous des regrets?

Doudou Wade : Non !

Dakarposte.com : Si vous étiez en face du Président Macky Sall, que lui conseilleriez-vous à priori?

Doudou Wade : Opposant, le Président a besoin de mes critiques, celles de l opposition. Citoyen, sur sa demande je peux donner des avis dans la plus grande sincérité.

Dakarposte.com : Militez-vous pour les retrouvailles tant annoncées de la "grande famille libérale"?

Doudou Wade : Les retrouvailles de la famille libérale ne sont  pas une annonce mais un vœu et un souhait exprimé par le père du libéralisme en Afrique et au Sénégal en l’occurrence maitre Wade, un objectif que nous nous sommes assigné et qui est à notre portée. Si le PDS fait sa mue et se consacre à l’objectif collectif au détriment des objectifs individuels et égoïstes, tout est à notre portée. Si le PDS avec ceux qui veulent s’opposer fait son unité́ pour l’essentiel.

Dakarposte.com : Toute dernière question: comment meublez-vous vos journées d'opposant? Quelles sont vos occupations, vos centres d'intérêt…

Doudou Wade : En tant qu’opposant je me comporte comme tel en travaillant bien sur à renforcer mon parti pour notre retour au pouvoir. Je participe à toutes activités de mon parti tant que je le peux. J’ai vécu un accident qui m’a indisposé pendant un long moment. Je m’en suis remis grâce à Dieu et aux prières de mes amis et compatriotes. Je les en remercie encore une fois. Je consacre beaucoup de temps à l’accompagnement des jeunes, parfois au delà̀ mon parti pour les faire bénéficier de mon expérience. Je me consacre, pour résumer, à redonner à mon pays ce qu’il m’a donné. Je dois tout à ce pays. J’ai une passion pour ce pays et je me battrai comme je l’ai toujours fait pour son développement.

Dakarposte.com : Un dernier mot?

En ce moment où le PrésidentMackySall a choisi délibérément la guerre, une pensée à Senghor et un rappel de notre hymne national si nous savons bien sûr le chanter ou le réciter le premier lundi de chaque mois .L’épée, nous la mettrons dans la paix du fourreau car le travail sera notre arme et la parole. Le bantou est un frère et l’arabe et le blanc....