A Lyon, la tension baisse mais la situation est précaire
Dans la région lyonnaise, la tension a baissé d’un cran par rapport aux nuits précédentes. L’ambiance est assez calme dans le centre-ville quadrillé de forces de l’ordre, dont la CRS 8, et déserté des badauds du samedi soir. Aucun pillage signalé, pas d’affrontement, mais la situation reste précaire.
Dans les quartiers périphériques, des tirs de mortiers ont résonné, dans le 8e arrondissement, à Vénissieux, Villeurbanne et Vaulx-en-Velin. A Givors, une tentative d’intrusion s’est produite dans la médiathèque. La préfecture comptabilise 22 interpellations, dont 10 arrestations préventives en début de soirée.
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A Roubaix, des habitants sur leur garde
Il est minuit dans le quartier du Cul-du-Four, au nord de Roubaix. Les rues sont calmes, mais certains habitants ont du mal à trouver le sommeil après deux nuits d’émeutes.
Messaouda, médiatrice de santé au CCAS de Roubaix, surveille le moindre mouvement depuis sa fenêtre. Avant-hier, un jeune a essayé de brûler les containers posés devant chez elle après les avoir arrosés d’essence. « Il m’a dit que c’était pas grave, que l’Etat allait me rembourser » raconte-t-elle.
Juste en face de sa maison, l’école Quinet-Bert affiche sur sa porte d’entrée une feuille à grands carreaux sur laquelle on lit, d’une écriture enfantine, « Ne brûlez pas les écoles SVP. Merci » au-dessus d’un smiley qui pleure. A deux pas, la supérette « Stop Prix – Alimentation générale » a échappé aux incendies de voitures dont on distingue encore les traces sur le bitume. Son gérant a prévu de veiller toute la nuit « pour défendre le magasin ».
Les Champs-Elysées bien gardés
Stations de métro fermées, fourgons de CRS stationnés, contrôles préventifs et interpellations en amont… Après quatre nuits d’émeutes en France, les Champs-Élysées sont une « no-go zone » et la situation était relativement calme, peu avant minuit samedi soir.
Sur l’avenue elle-même, des cordons de gendarmes tentent d’empêcher les points de fixation en faisant régulièrement refluer, de bas en haut, puis de haut en bas, de l’avenue, quelques groupes de jeunes qui errent ou attendent, mêlés aux passants et aux touristes.
« L’objectif est d’éviter que ça dégénère en empêchant les regroupements tout en filtrant les touristes », explique un gendarme.
Les équipages de la BRAV-M montent et descendent l’avenue. De temps à autre, un groupe de jeunes se met à courir en criant et en sifflant, provoquant un petit mouvement de panique et obligeant le dispositif policier à s’adapter.
Au milieu de cet étrange manège, et dans une ambiance parfois électrique mais sans incident notable jusqu’ici, voitures et badauds continuent d’arpenter « la plus belle avenue du monde ».
Rues désertes à Nanterre
L’ambiance est calme et les rues sont désertes au centre de Nanterre en ce début de soirée. A l’Escale du Marché, le seul bar du centre-ville encore ouvert, quelques clients dînent ou prennent un verre en regardant BFM-TV et en scrutant les réseaux sociaux.
L’assistance est clairsemée, les conversations tournent toutes autour de la nuit dernière, plus calme, et de celle à venir, que l’on espère peu agitée, malgré les funérailles de Nahel cet après-midi. Le patron du café se lamente : « D’habitude, c’est plein le samedi soir ici, là je vais fermer à minuit, il n’y a pas assez de clients. J’espère qu’on va revenir à une vie sociale normale la semaine prochaine. »
Incidents contenus à Marseille
À Marseille, le quartier de La Plaine, à quelques centaines de mètres d’une Canebiere encore très agitée, semblait vivre un samedi soir classique entre apéros en terrasses et concerts quand il a rapidement basculé dans une autre ambiance. Repoussés par les forces de l’ordre depuis la Canebiere, quelques groupes d’émeutiers sont arrivés sur la place vers 22 heures. Incendies de poubelles, tirs de gaz lacrymogènes, interpellations de trois hommes qui tentaient de dévaliser un tabac. En quelques minutes, les terrasses se sont rapidement vidées et ont été rangées à l’intérieur des bars alors que les pompiers intervenaient pour éteindre les feux.
La préfecture de police estime que les incidents restent contenus à Marseille, même si elle signale la formation de groupes d’individus à proximité des centres commerciaux de Grand Littoral et du Merlan dans les quartiers Nord et de Bonneveine, tout au sud.
Il nous revient que 43 personnes ont été interpellées à Marseille, et 21 à Lyon.
Dans la région lyonnaise, la tension a baissé d’un cran par rapport aux nuits précédentes. L’ambiance est assez calme dans le centre-ville quadrillé de forces de l’ordre, dont la CRS 8, et déserté des badauds du samedi soir. Aucun pillage signalé, pas d’affrontement, mais la situation reste précaire.
Dans les quartiers périphériques, des tirs de mortiers ont résonné, dans le 8e arrondissement, à Vénissieux, Villeurbanne et Vaulx-en-Velin. A Givors, une tentative d’intrusion s’est produite dans la médiathèque. La préfecture comptabilise 22 interpellations, dont 10 arrestations préventives en début de soirée.
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A Roubaix, des habitants sur leur garde
Il est minuit dans le quartier du Cul-du-Four, au nord de Roubaix. Les rues sont calmes, mais certains habitants ont du mal à trouver le sommeil après deux nuits d’émeutes.
Messaouda, médiatrice de santé au CCAS de Roubaix, surveille le moindre mouvement depuis sa fenêtre. Avant-hier, un jeune a essayé de brûler les containers posés devant chez elle après les avoir arrosés d’essence. « Il m’a dit que c’était pas grave, que l’Etat allait me rembourser » raconte-t-elle.
Juste en face de sa maison, l’école Quinet-Bert affiche sur sa porte d’entrée une feuille à grands carreaux sur laquelle on lit, d’une écriture enfantine, « Ne brûlez pas les écoles SVP. Merci » au-dessus d’un smiley qui pleure. A deux pas, la supérette « Stop Prix – Alimentation générale » a échappé aux incendies de voitures dont on distingue encore les traces sur le bitume. Son gérant a prévu de veiller toute la nuit « pour défendre le magasin ».
Les Champs-Elysées bien gardés
Stations de métro fermées, fourgons de CRS stationnés, contrôles préventifs et interpellations en amont… Après quatre nuits d’émeutes en France, les Champs-Élysées sont une « no-go zone » et la situation était relativement calme, peu avant minuit samedi soir.
Sur l’avenue elle-même, des cordons de gendarmes tentent d’empêcher les points de fixation en faisant régulièrement refluer, de bas en haut, puis de haut en bas, de l’avenue, quelques groupes de jeunes qui errent ou attendent, mêlés aux passants et aux touristes.
« L’objectif est d’éviter que ça dégénère en empêchant les regroupements tout en filtrant les touristes », explique un gendarme.
Les équipages de la BRAV-M montent et descendent l’avenue. De temps à autre, un groupe de jeunes se met à courir en criant et en sifflant, provoquant un petit mouvement de panique et obligeant le dispositif policier à s’adapter.
Au milieu de cet étrange manège, et dans une ambiance parfois électrique mais sans incident notable jusqu’ici, voitures et badauds continuent d’arpenter « la plus belle avenue du monde ».
Rues désertes à Nanterre
L’ambiance est calme et les rues sont désertes au centre de Nanterre en ce début de soirée. A l’Escale du Marché, le seul bar du centre-ville encore ouvert, quelques clients dînent ou prennent un verre en regardant BFM-TV et en scrutant les réseaux sociaux.
L’assistance est clairsemée, les conversations tournent toutes autour de la nuit dernière, plus calme, et de celle à venir, que l’on espère peu agitée, malgré les funérailles de Nahel cet après-midi. Le patron du café se lamente : « D’habitude, c’est plein le samedi soir ici, là je vais fermer à minuit, il n’y a pas assez de clients. J’espère qu’on va revenir à une vie sociale normale la semaine prochaine. »
Incidents contenus à Marseille
À Marseille, le quartier de La Plaine, à quelques centaines de mètres d’une Canebiere encore très agitée, semblait vivre un samedi soir classique entre apéros en terrasses et concerts quand il a rapidement basculé dans une autre ambiance. Repoussés par les forces de l’ordre depuis la Canebiere, quelques groupes d’émeutiers sont arrivés sur la place vers 22 heures. Incendies de poubelles, tirs de gaz lacrymogènes, interpellations de trois hommes qui tentaient de dévaliser un tabac. En quelques minutes, les terrasses se sont rapidement vidées et ont été rangées à l’intérieur des bars alors que les pompiers intervenaient pour éteindre les feux.
La préfecture de police estime que les incidents restent contenus à Marseille, même si elle signale la formation de groupes d’individus à proximité des centres commerciaux de Grand Littoral et du Merlan dans les quartiers Nord et de Bonneveine, tout au sud.
Il nous revient que 43 personnes ont été interpellées à Marseille, et 21 à Lyon.