
Avec cette première visite symbolique à Washington, Benyamin Netanyahu et Donald Tump veulent montrer le renforcement de cette alliance indéfectible entre Israël et son allié américain. C’est la première fois depuis son retour au pouvoir, en 2022, que Netanyahu se rend à la Maison Blanche, ses relations avec Joe Biden étaient notoirement tendues. Fort de cette entente retrouvée avec le Premier ministre israélien, le président américain veut durant cette visite atteindre trois objectifs pour réussir cette deuxième phase des négociations de cessez-le-feu : définir des critères pour libérer les derniers otages toujours aux mains du Hamas, organiser le retrait militaire des troupes israéliennes après 15 mois d’intervention à Gaza et enfin prévenir une reprise de la guerre.
Avant de rencontrer Donald Trump, le Premier ministre israélien s’est entretenu lundi avec l’envoyé spécial du président américain pour le Proche-Orient, Steve Witkoff dont le rôle a été crucial pour négocier la première phase du cessez-le-feu. « Nous avons certainement espoir de faire sortir les otages, assurait Witkoff à l’issue de cette rencontre. Nous espérons arriver à une résolution pacifique ».
Des négociations indirectes avec le Hamas ont repris ce même lundi. Deux responsables du mouvement islamiste palestinien ont fait savoir que leur groupe était « prêt à entamer les négociations pour la deuxième phase » du cessez-le-feu avec Israël. Cette phase est censée permettre la libération des derniers otages retenus dans la bande de Gaza et la fin définitive de la guerre en cours depuis l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023.
L'équilibre dans le conflit en cours entre Israël et le Hamas est toutefois fragile. Alors que Benyamin Netanyahu doit rencontrer dans la semaine le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abderrahmane Al Thani, et des hauts responsables égyptiens, tous médiateurs dans ce projet, Donald Trump a averti depuis la Maison Blanche : « Je n'ai aucune garantie que la paix va tenir. »
L’autre enjeu crucial de cette visite, c’est celui de la normalisation des relations diplomatiques entre Israël et l’Arabie saoudite. Le président américain, artisan du rapprochement entre Israël et quatre pays arabes lors de son premier mandat à travers les accords d'Abraham, cherche à étendre cet accord. Il souhaite une normalisation entre l'État hébreu et l'Arabie saoudite, qui permettrait de rapprocher les deux principaux alliés des États-Unis dans la région. Et il mise sur sa proximité avec Netanyahu pour réussir.
La normalisation des rapports entre Israël et l'Arabie saoudite ne semble pas pour tout de suite
Donald Trump rêve de ce succès diplomatique pour apparaître aux yeux du monde comme le grand pacificateur de la région en parachevant ses fameux accords qui ont déjà permis en 2020 de normaliser les relations entre Israël et plusieurs États comme les Émirats arabes unis, Bahrein ou le Maroc, rappelle notre correspondant aux États-Unis, David Thomson.
Ce processus de normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël était en bonne voie, mais les attentats du 7 octobre lui ont porté un coup d’arrêt. Trump veut donc conclure le cessez-le-feu à Gaza au plus vite pour se concentrer sur un accord entre Riyad et Israël. Pour réussir, le president américain doit obtenir des concessions de Netanyahu car avant d’accepter de normaliser ses relations avec Israël, l‘Arabie saoudite demande une solution viable pour les Palestiniens qui pourrait déboucher sur la création d'un État palestinien, et sur ce point même les soutiens semblent douter des capacités de Donald Trump à convaincre Benyamin Netanyahu.
Pourtant, ce dernier est fragilisé dans son pays, d'une part par l'ouverture d'une enquête criminelle contre son épouse Sara Netanyahu, d'autre part au sein de sa coalition : l'extrême droite réclame une reprise des combats dès la fin de la première phase de l'accord de paix à Gaza début mars. À défaut, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, menace de quitter le gouvernement, ce qui priverait « Bibi » de majorité.
Sa venue à Washington pourrait obliger Benyamin Netanyahu à choisir entre le sauvetage de son gouvernement et la relation privilégiée d'Israël avec le président américain. Pour Romuald Sciora, directeur de l'Observatoire politique et géostratégique des États-Unis de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), les deux dirigeants sont dans une « impasse » et aucune avancée concrète ne devrait découler de leur rencontre, et notamment à propos de la normalisation de la relation entre Israël et l'Arabie saoudite.
La guerre en cours à Gaza depuis un peu plus d'un an a tout perturbé, explique-t-il au micro d'Anne Verdaguer, journaliste au service international de RFI : « Donald Trump veut cette normalisation entre l'Arabie saoudite et Israël, mais tant que le dossier palestinien n'aura pas été traité comme il doit l'être, cette normalisation ne pourra pas arriver à son terme. Cette visite est plutôt une visite de confirmation pour Benyamin Netanyahu. Il vient aux États-Unis pour recevoir confirmation de sa politique, que ce soit quant à l'intervention en cours dans le nord de la Cisjordanie, ce projet éventuel de déportation des Palestiniens de Gaza, ses projets de colonisation, etc. (...) Je pense qu'il y a beaucoup de malentendus et que ce n'est pas demain que cette normalisation aboutira. »
rfi
Avant de rencontrer Donald Trump, le Premier ministre israélien s’est entretenu lundi avec l’envoyé spécial du président américain pour le Proche-Orient, Steve Witkoff dont le rôle a été crucial pour négocier la première phase du cessez-le-feu. « Nous avons certainement espoir de faire sortir les otages, assurait Witkoff à l’issue de cette rencontre. Nous espérons arriver à une résolution pacifique ».
Des négociations indirectes avec le Hamas ont repris ce même lundi. Deux responsables du mouvement islamiste palestinien ont fait savoir que leur groupe était « prêt à entamer les négociations pour la deuxième phase » du cessez-le-feu avec Israël. Cette phase est censée permettre la libération des derniers otages retenus dans la bande de Gaza et la fin définitive de la guerre en cours depuis l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023.
L'équilibre dans le conflit en cours entre Israël et le Hamas est toutefois fragile. Alors que Benyamin Netanyahu doit rencontrer dans la semaine le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abderrahmane Al Thani, et des hauts responsables égyptiens, tous médiateurs dans ce projet, Donald Trump a averti depuis la Maison Blanche : « Je n'ai aucune garantie que la paix va tenir. »
L’autre enjeu crucial de cette visite, c’est celui de la normalisation des relations diplomatiques entre Israël et l’Arabie saoudite. Le président américain, artisan du rapprochement entre Israël et quatre pays arabes lors de son premier mandat à travers les accords d'Abraham, cherche à étendre cet accord. Il souhaite une normalisation entre l'État hébreu et l'Arabie saoudite, qui permettrait de rapprocher les deux principaux alliés des États-Unis dans la région. Et il mise sur sa proximité avec Netanyahu pour réussir.
La normalisation des rapports entre Israël et l'Arabie saoudite ne semble pas pour tout de suite
Donald Trump rêve de ce succès diplomatique pour apparaître aux yeux du monde comme le grand pacificateur de la région en parachevant ses fameux accords qui ont déjà permis en 2020 de normaliser les relations entre Israël et plusieurs États comme les Émirats arabes unis, Bahrein ou le Maroc, rappelle notre correspondant aux États-Unis, David Thomson.
Ce processus de normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël était en bonne voie, mais les attentats du 7 octobre lui ont porté un coup d’arrêt. Trump veut donc conclure le cessez-le-feu à Gaza au plus vite pour se concentrer sur un accord entre Riyad et Israël. Pour réussir, le president américain doit obtenir des concessions de Netanyahu car avant d’accepter de normaliser ses relations avec Israël, l‘Arabie saoudite demande une solution viable pour les Palestiniens qui pourrait déboucher sur la création d'un État palestinien, et sur ce point même les soutiens semblent douter des capacités de Donald Trump à convaincre Benyamin Netanyahu.
Pourtant, ce dernier est fragilisé dans son pays, d'une part par l'ouverture d'une enquête criminelle contre son épouse Sara Netanyahu, d'autre part au sein de sa coalition : l'extrême droite réclame une reprise des combats dès la fin de la première phase de l'accord de paix à Gaza début mars. À défaut, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, menace de quitter le gouvernement, ce qui priverait « Bibi » de majorité.
Sa venue à Washington pourrait obliger Benyamin Netanyahu à choisir entre le sauvetage de son gouvernement et la relation privilégiée d'Israël avec le président américain. Pour Romuald Sciora, directeur de l'Observatoire politique et géostratégique des États-Unis de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), les deux dirigeants sont dans une « impasse » et aucune avancée concrète ne devrait découler de leur rencontre, et notamment à propos de la normalisation de la relation entre Israël et l'Arabie saoudite.
La guerre en cours à Gaza depuis un peu plus d'un an a tout perturbé, explique-t-il au micro d'Anne Verdaguer, journaliste au service international de RFI : « Donald Trump veut cette normalisation entre l'Arabie saoudite et Israël, mais tant que le dossier palestinien n'aura pas été traité comme il doit l'être, cette normalisation ne pourra pas arriver à son terme. Cette visite est plutôt une visite de confirmation pour Benyamin Netanyahu. Il vient aux États-Unis pour recevoir confirmation de sa politique, que ce soit quant à l'intervention en cours dans le nord de la Cisjordanie, ce projet éventuel de déportation des Palestiniens de Gaza, ses projets de colonisation, etc. (...) Je pense qu'il y a beaucoup de malentendus et que ce n'est pas demain que cette normalisation aboutira. »
rfi