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Report de l’élection présidentielle jusqu’en décembre- Le premier acte du « Macky » vers un recouvrement de son « droit » à un 3e mandat ? (Mamadou NDIAYE)

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 7 Février 2024 à 17:11

Du temps de sa splendeur régalienne, Laurent Gbagbo, parait-il, avait l’habitude de dire, sur un air de boutade : « Une élection c’est une élection ; si j’y vais, soit je gagne, soit…je gagne ! » Si nous faisons allusion à cette disposition d’esprit foncièrement anti démocratique de l’ancien président ivoirien, c’est parce qu’aujourd’hui, dans notre pays, nous sommes dans une situation tragiquement inédite où, selon certains observateurs, un président démocratiquement élu semble prêt à tout pour s’éterniser au pouvoir.


Depuis avant-hier, le président de la République Macky Sall, en se servant d’une majorité parlementaire par procuration, a acté ce que beaucoup d’observateurs et d’acteurs politiques de premier plan considèrent comme la confiscation du pouvoir.
Sa volonté est donc matérialisée à travers la validation d’un décret, qui reste à être confirmée par la plus haute juridiction habilitée en la matière. Mais d’ores et déjà, de nombreuses forces populaires, politiques, syndicales et civiles sont aux abois, dénonçant à tout va, avec hélas l’énergie du désespoir, un coup de force (selon les termes des leaders de Yewwi Askan wi) aux implications institutionnelles plus que redoutables.
A la réponse de savoir pourquoi ils sont aussi profondément choqués, ils martèlent tous que le chef de l’Etat n’a absolument pas le droit de prolonger son mandat de quelques mois, c’est-à-dire d’ici le 15 décembre 2024. Pourtant, aussi inimaginable que cela puisse paraitre, cette date indiquée pour la tenue différée de l’élection présidentielle ne serait pas l’horizon limite du « Macky ». Un chroniqueur très lucide l’a clairement laissé entendre, et aujourd’hui même, au cours de la rencontre ayant réuni l’essentiel des candidats validés, M. Thierno Alassane Sall lui a emboité le pas en affirmant que la collusion indigne entre l’APR et le PDS, si jamais elle aboutit à la mise en place d’une Cour constitutionnelle comme le réclame le parti de Me Wade, va permettre in fine aux « malfaiteurs » de rester au pouvoir bien plus de temps qu’on n’ose l’imaginer.

« Macky ne veut plus quitter et ne quittera pas »

Cette conviction prédictive d’un analyste politique est fortement martelée dans l’espace politique, particulièrement par Thierno Alassane Sall.
Il faut donc que tous les protestataires se le tiennent pour dit : le successeur de Maître Wade ne serait pas prêt à s’arrêter en si…mauvais chemin. Car l’avis le plus partagé chez les leaders politiques lésés est que le plus difficile, Macky est en train de le réussir : c’était de museler toutes les forces susceptibles d’entraver la phase inaugurale de la confiscation du pouvoir. Autrement dit, à partir du moment où il ne s’est pratiquement rien passé d’exceptionnellement terrifiant pendant et après l’acte de la validation de la suspension du processus électoral au niveau de l’hémicycle, ce président lourdement flanqué de son illégalité n’hésiterait plus à s’offrir une deuxième infraction, selon certains pessimistes de classe exceptionnelle de la trempe de Ahmet Aidara.
Il y a même, selon eux, fort à parier que le film de cette deuxième prorogation serait déjà soigneusement ficelé et que les préposés à sa diffusion inaugurale (genre Mame Mbaye Niang entre autres, bref plus zélés mégaphones des intentions secrètes du « prince ») n’attendent que le moment opportun pour procéder à son lancement.
En langage plus trivial, une certaine frange de l’opposition est donc certaine que Macky Sall n’est pas prêt de quitter le pouvoir, car étant déjà convaincu qu’il a par devers lui tous les subterfuges machiavéliques pour reprendre ce supposé droit auquel il disait naguère avoir renoncé : son troisième mandat. Lorsqu’il avait fini de faire cette « belle » déclaration qui avait en son temps soulagé tellement de monde, les plus sceptiques de ses opposants, c’est-à-dire ceux qui prétendent connaitre mille fois mieux la vraie nature de l’homme que tous les autres (en l’occurrence Ousmane Sonko, pour ne pas le nommer), avaient plus ou moins clairement exprimé leur réserve, rappelant que le « Macky » n’est pas homme à lâcher le « morceau » et que ce nouvel engagement fort louable qu’il venait de prendre n’était qu’une façon de créer les conditions d’un apaisement contextuel, qui lui permettrait de bien se préparer afin de mieux rebondir vers son objectif.
Suivant cette hypothèse, les Sénégalais ne devraient point donc être surpris de le voir créer autant de fois que ce sera nécessaire des circonstances politico juridico législatives pour recouvrer ce droit puissance 3 (entendez troisième mandat) dont il croit qu’on l’en a injustement privé.

Le cas échéant, le scénario catastrophique pourrait alors se dérouler comme suit : arrivé à un niveau de prorogation indépassable (parce sentant que le muscle révolutionnaire de la contestation populaire risque cette fois-ci de se dresser pour de bon), il rangera soigneusement son code d’honneur et trouvera autant d’arguments que possibles pour justifier sa décision de revenir sur sa parole.

Evidemment, le cas échéant, le premier à subir les conséquences d’un tel parjure ce serait le contesté candidat de la Majorité, Amadou BA. Nous ne savons pas de quoi demain sera fait, mais s’il fait l’erreur de garder ce faux privilège jusqu’au bout, il vivra, pour sûr, l’humiliation la plus tragique qu’un homme politique ait vécue depuis la fondation de notre République. Il sera diabolisé, vilipendé et éjecté comme un malpropre par les ouailles attitrées du « prince » (ceux qui l’avaient préalablement adoubé et encensé), qui vont alors aseptiser le moelleux fauteuil du vrai candidat pour l’y installer. À bon entendeur...







njaydakarposte@gmail.com
Mamadou Ndiaye



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