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​Crise du loyer à Dakar : des maux à la pelle (Par Gallo Thiam)

Rédigé par Dakarposte le Jeudi 7 Avril 2022 à 18:26 modifié le Jeudi 7 Avril 2022 - 18:30

La situation difficile pour les ménages sénégalais, induite bien évidemment par la cherté des loyers, avait amené le Président de la République, du Sénégal, Son Excellence Monsieur Macky Sall, à prendre un Décret n°2014-09 ordonnant la présentation à l'Assemblée nationale du projet de loi portant baisse des loyers, adopté par cette dernière en sa séance du mercredi 15 janvier 2014. Une diminution des taux des loyers en terme de pourcentage concernait les  loyers inférieurs à 150.000 frs (baisse de 29 %), les loyers compris entre 150.000 frs à 500.000 frs (baisse de 14 %) et les loyers supérieurs à 500.000 frs (baisse de 4 %). Ledit projet de loi portant baisse du loyer a été salué par l'ensemble des locataires. Mais, aujourd'hui, plus que jamais, la capitale sénégalaise, Dakar, s'embourbe dans une crise du logement jamais sans précédent, où s'y loger devient très difficile. La cherté de loyer constitue un véritable "fléau" social. Que vous soyez attirés par un appartement décent ou vous cherchez à caser votre famille dans une maison, l'on se retrouve devant un casse-tête à plusieurs équations. 

Le mal est profond, très profond. Aucun prérequis n'est exigé des locataires quant à la promiscuité de leurs appartements. A part quelques rares immeubles où, très souvent ces propriétaires n'y habitent pas, les logements sont  assimilables à des  "clapiers à lapins". Cette situation, mainte fois dénoncée par les acquéreurs, sans effet, agit malheureusement, et à tort, sur l'éducation de leurs progénitures. Pire, beaucoup de ces maisons louées, surtout à la Médina, sont presque centenaires et la majeure partie revient de droit à des héritiers qui ne semblent accorder, pas du tout, aucune attention particulière à la conservation, sauf qu'aux revenus mensuels tirés des loyers. Il est regrettable de constater, et  faire constater cet égoïsme mercantile qui fixe parfois les locations jusqu'à 150 000 frcs. Ici, se posent à la fois, la vétusté des lieux, presque en ruines et le problème d'espace sous le regard impuissant de l'Urbanisme qui ne semble pas faire correctement son boulot contre ces immeubles dont les règles  de construction ne sont pas pour la plupart respectées. C'est l'anarchie totale.

Au fait, qu'est qui peut bien favoriser la crise du logement à Dakar  ? 

Les raisons sont nombreuses ; elles sont démographiques, socio-économiques. En effet, plus on se rapproche du centre des affaires et de l'administration, plus le loyer est cher, et c'est la raison pour laquelle tout le monde a déserté le centre ville pour la banlieue (Guédiawaye, Thiaroye, Kër Massar, Tivaouane peul) ; cependant, cet éloignement ne règle pas le problème car la distance et le transport absorbe toute une économie. C'est donc un problème récurrent et toutes  les villes capitales du monde  sont confrontées au mêmes phénomènes d'inflations qu'il soit d'abord démographique, ensuite socio-economique  et enfin monétaire. Toutefois, il est noter que chaque individu aspire à vouloir vivre décemment par conséquent vivre en ville proche de ces centres d'affaires, et ceci provoque la précarité de l'espace et de l'environnement d'où un rétrécissement rapide de l'espace vital et d'habitation, expliquant de fait les construction en hauteur et en appartements. Ceci dit, tout le Sénégal veut habiter à Dakar. L'on peut facilement imaginer les raisons spéculatives sur les loyers et la promiscuité dans les logements. D'où les dégâts collatéraux : comportements bizarres dans certains immeubles avec des locataires qui s'entassent dans des chambres exiguës, obligés de partager une seule toilette. 

D'autres raisons peuvent être convoquées. Dans des communes périphériques du Plateau, telles Médina, Gueule Tapée-Fass-Colobane, la cherté du loyer se justifie aussi par la présence de nombreux étrangers venus étudier dans nos universités et instituts supérieurs. Ceux-ci, loin des pressions ou harcèlements contrairement sénégalais considérés comme de mauvais payeurs, constituent la clientèle recherchée par les bailleurs. 

Les pouvoirs publics sont-ils réellement conscients de cette situation pour apporter la solution à la crise du logement à Dakar ? Sans doute, mais  on a l'impression, et depuis un lustre, que le problème de l'habitat au Sénégal, particulièrement à Dakar, n'est plus pris au sérieux par les sphères officielles. Bien évidemment, nous pensons pour juguler efficacement la crise du logement, il n'est qu'un seul remède : construire. L'industrie du bâtiment doit s'appliquer cette philosophie : produire plus, plus vite et moins cher. Il est rare chez nous de voir, ce serait paradoxal d'ailleurs, les plus démunis se lancer dans l'aventure de la construction. Ils ne peuvent pas emprunter dans des établissements financiers, ou les prêts bancaires aux taux usuraires de 11 à 17% (???). Les rares travailleurs solvables risquent de souffrir, de subir avec leurs familles aussi, cette lourde annuité à payer pendant une quinzaine ou vingtaine d'années, tandis les nantis les plus aisés construisent chaque jour. L'immensité des besoins appelle la mise en exécution d'une véritable et réaliste politique du logement. Là, ils éloigneraient non seulement les locataires de ce cercle infernal où l'anarchie et la corruption qui souvent facilitent autant d'irrégularités dans l'immobilier, mais priveraient certains bailleurs de faire des profits incommensurables sur le dos citoyens. Autrement dit, ils joueront pleinement les rôles pour lesquels ils ont été choisis.

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