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RESPONSABLE POLITIQUE APR – ABDOULAYE SOW ASSÈNE SES VÉRITÉS

Rédigé par Dakarposte le Mardi 15 Novembre 2016 à 09:06

Abdoulaye SOW, le nouveau allier du Président Macky Sall dans la région de Kaffrine n’est pas resté indifférent sur l’actualité nationale marquée par l’agitation de l’opposition. Aussi, le responsable de l’Alliance pour la République(Apr) n’a pas manqué de fustiger la coalition Manko Wattu Sénégal, non sans revenir sur l’affaire Karim Wade et sa libération. Toutefois, l’homme a vidé son sac, en revenant sur les raisons de son départ du Parti démocratique Sénégalais(PDS). Ainsi, il est aussi revenu sur l’affaire Barthélémy Dias.



 Abdoulaye Sow, vous avez été connu comme un responsable libéral, au PDS. Qu’est-ce qui a motivé votre adhésion à l’APR et votre soutien à Macky Sall ?

 

Pour moi, une action politique doit se déployer dans les limites d’un ordre moral et patriotique en vue du bien commun. Cela suppose la participation aux choix politiques et la possibilité de choisir un espace à partir duquel on apporte sa part à la promotion humaine et à la construction nationale. J’ai alors, après une longue et mûre réflexion, décidé de m’engager dans l’espace politique du Président Macky Sall pour agir pour le Sénégal. J’ai été au PDS que j’ai quitté. Mais je ne suis pas un chauffeur constamment rivé sur son rétroviseur. Le moment était venu d’assumer une position née dans des circonstances particulières.  J’ai alors adhéré à l’APR avec clarté et sans aucun détour ou voie de contournement. Aujourd’hui Je suis un homme résolument tourné vers l’avenir et le rôle que je me donne au service de mon terroir, Kaffrine, et de mon  pays, le Sénégal.

 

Le PDS connait beaucoup de départs de responsables qui y furent de premier plan. Qu’est-ce qui explique selon vous cette vague de démission ?

Je n’ai d’explications que celles qui me concernent.  Je ne crois pas que mes raisons soient  celles de tous les responsables et militants  qui ont décidé de rompre avec le Pds. C’est à eux de s’expliquer et à sa direction du PDS de faire son auto critique. Mais au Sénégal, les partis n’ont pas l’habitude de se remettre en cause et je pense que notre démocratie en souffre.

« La lutte contre l’enrichissement illicite(…) un gage d’une bonne tenue des finances publiques pour que nos ressources soient orientées à la satisfaction de l’intérêt général  et non au bourrage de comptes à Monaco ou aux iles Bahamas. »

 

Quelle lecture faites-vous de la traque des biens mal acquis, de l’emprisonnement et de la manière dont Karim Wade a été libéré ?

Je dois d’abord rappeler mon opposition de principe à une juridiction comme la CREI qui à mon avis, comme la cour de sureté de l’Etat à l’époque, n’est pas faite pour un Etat de droit comme le nôtre.  L’Etat de droit est aussi la soumission de tous aux règles de droit quelles que soient les circonstances. Toutefois la lutte contre l’enrichissement illicite, pour la reddition des comptes dans des pays comme le nôtre est un gage d’une bonne tenue des finances publiques pour que nos rares ressources soient plus orientées à la satisfaction de l’intérêt général que le bourrage de comptes à Monaco ou aux iles Bahamas. Et nos juridictions, telles que définies par la loi 84-19 remplacée récemment par la 2014-26, peuvent bien s’acquitter de leur rôle de sentinelle répressive si chacun assume ses attributions dans un Etat moderne.  Maintenant sur l’affaire Karim Wade, la justice a rendu son verdict, le concerné a épuisé toutes les voies de recours qui s’offrent à lui. Le Président de la République usant de son pouvoir  tiré de la Constitution lui a accordé sa grâce. Ce débat à mon avis est clos. Ce qui n’est pas clos par contre c’est la valeur pédagogique de cette affaire et son impact dans la sécurisation de nos ressources publiques. Sur les conditions de la libération de Karim Wade, je crois que nul n’est mieux placé que lui pour s’en expliquer car c’est lui qui venait de recouvrer sa liberté et en a fait l’usage qu’il en a voulu. Ceux qui jouent à ses hauts parleurs pour verser dans le mélodrame et dans la quête d’une victimisation politique en prendront et pour leur dignité personnelle et pour  leur crédibilité.

Pensez-vous que Karim Wade peut bien incarner une alternative en étant candidat du PDS ?

Pour moi, Macky Sall est l’alternative à Macky Sall.  Je ne vois nulle pas une autre alternative. Mais on est dans une démocratie forte. Chacun peut prétendre à la direction des affaires publiques.   En ce qui concerne Karim Wade encore absent dans l’arène politique où tout se donne à la suite de combat tenace,  après avoir respecté les dispositions de forme qui encadrent une candidature à l’élection présidentielle, il lui faut convaincre  qu’il peut être une bonne alternative. Mais pour moi, la seule alternative à Macky Sall c’est Macky Sall lui-même. Je l’ai dit et je le répète. Tout le monde s’accorde aujourd’hui à reconnaitre qu’il n’y a pas une opposition représentative au Sénégal et en phase avec le peuple sénégalais.  Une alternative c’est d’abord des hommes et une vision. On ne peut bâtir une alternative sur du «  vent et  de la poussière ».  Le Président Macky SALL et son gouvernement déroulent des chantiers à la satisfaction des populations.  l’opposition en désertant les vrais débats sur les infrastructures routières et autoroutières, l’électricité,  le monde rural, l’approfondissement de la déconcentration et de la décentralisation comme piliers fondamentaux d’une République moderne, la solidarité nationale à travers les bourses familiales par exemple, sur l’école sénégalaise, la santé, entre autres,  va tout droit vers un énième échec. Je sais qu’il est toutefois difficile à une opposition de trouver un bon terrain d’expression, autre  que celui de l’agitation et de la gesticulation, en face d’un Président aussi  présent  que Macky Sall sur tous les fronts qui engagent le peuple.

 

«  L’opposition, comme une armée mexicaine, souffre d’une crise de leadership évidente. »

Régissez à ces noms : Idrissa Seck, Oumar Sarr, Abdoul Mbaye, Malick Gackou, Ousmane Sonko, Khalifa Sall, Mamadou Diop Decroix

Aucun de ces noms ne me dit rien, car comme Montesquieu je ne tire point mes principes de mes préjugés, mais de la nature des choses. La politique c’est du vrai symbolisme, ceux qui ne savent ni lire ni interpréter des symboles taperont toujours sur la queue du serpent. C’est aussi cela le drame de l’opposition qui, comme une armée mexicaine, souffre d’une crise de leadership évidente. C’est surréaliste de voir Oumar Sarr ou Mamadou Diop Decroix s’asseoir convenablement aux côtés d’Abdoul Mbaye sans coup férir. Ont-ils décidé d’amnistier ses propos heurtants, sur leurs personnes et le régime qu’ils ont incarné dans ses shows à l’Assemblée nationale. N’ont-ils pas lu la profession de foi de son parti sur les hommes politiques au Sénégal ? Mais bof ce n’est pas mon affaire, c’est la leur !

 

« La mouvance présidentielle ne doit pas dormir sur ses lauriers »

Pourtant ces responsables de l’opposition sont féroces contre Macky Sall, son parti et la coalition Benno Bokk Yakaar. A quelques mois des Législatives,  la majorité parlementaire qui est de la mouvance présidentielle n’est-elle pas menacée ?

N’étant prête que dans les medias, l’opposition ne veut pas aller aux élections législatives. Tous ces débats sur le respect du calendrier électoral, sur le fichier entre autres, entrent dans le cadre de la préparation psychologique à une débâcle certaine.  Maintenant, la mouvance présidentielle ne doit pas dormir sur ses lauriers ; l’élogieux bilan ne fait pas toujours un élogieux résultat électoral. Le travail de terrain à la suite du Président doit être accentué pour « ne laisser nulle place  ou la main – ou la mauvaise langue- ne passe et ne repasse ».

 

On parle beaucoup de problème de justice dans ce pays. N’y a-t-il pas une certaine impartialité de la Justice surtout avec l’Affaire Ofnac et la CREI qui n’est plus dynamique comme auparavant ?

Me Amadou Sall ancien ministre de la justice a tenu à Paris des propos qui ne l’honore point sur la justice sénégalaise. J’ai eu vraiment honte, car c’est la République qui est ainsi insultée. On ne peut pas exercer de  si hautes responsabilités au nom de la République et les piétiner aussi allégrement pour satisfaire simplement un jeu d’exhibitionnisme de desperados.  Nous ne devons pas sacrifier sur l’autel de quelque ambition que cela soit, les valeurs de la République.  Il n’y a aucun système démocratique qui soit parfait. Notre justice en est unique, il faudra continuer à le parfaire en se pliant aux exigences des évolutions démocratiques. Pour ce faire notre pays a besoin d’hommes et de femmes moins ancrés dans des egos surdimensionnés pour faire de l’œuvre de la construction nationale, une œuvre permanente. C’est grâce à cet effort de surpassement que nous répondrons à des questions aussi cruciales que les longues détentions préventives, le désengorgement de nos prisons, le statut de l’autorité judiciaire, l’approfondissement de la séparation des pouvoirs, la réforme du conseil supérieur de la magistrature, le renforcement des moyens institutionnels, etc. La posture partisane doit être forclose dans ce débat.

 

« . Il y a eu une vaste campagne pour faire d’Aliou Sall un sosie de Karim Wade »

Le débat qui n’arrête pas est celui des contrats pétroliers et l’Affaire Pétro-Tim. On parle d’Aliou Sall. L’opposition ne cesse d’interpeller Macky Sall. Que pensez-vous de cette Affaire Pétro-Tim ?

 

 

Le débat du pétrole démontre à suffisance que notre classe politique n’est friande que sur des questions ayant des incidences financières directes ou électorales. Il y a eu une vaste campagne pour faire d’Aliou Sall un sosie de Karim Wade ; les mêmes causes créant les mêmes effets ce serait une aubaine pour ceux qui rêvent du fauteuil présidentiel. Le mensonge peut usurper les apparences de la vérité selon Christine de Suède, mais ce n’est jamais tout le temps. La tempête du pétrole s’estompe à l’épreuve de la transparence affichée par le gouvernement.  Je suis convaincu que la transparence érigée aujourd’hui en mode de gouvernance est le meilleur facteur de croissance pour nos faibles économies.  Je salue à juste titre la publication de tous les actes qui ont été pris dans le cadre de cette affaire. Maintenant que nul n’est censé ignoré des tenants et des aboutissants de toute la procédure que ceux qui en doutent encore saisissent qui de droit au lieu de porter presse. Ce qui à terme pourrait nuire à l’image de notre pays.

 

Que pensez-vous de la levée de l’immunité parlementaire de Barthélémy Diaz ?

Barthélemy Dias n’aurait dû jamais être un député. Il a été investi au moment où il était inculpé. D’habitude quand on a des difficultés avec la justice on se décharge de ses responsabilités publiques. C’est tout le contraire avec lui ; et comme que le temps de la justice n’est jamais celui de la politique voilà les conséquences. Il n’y a pas lieu de susciter toute une agitation car il y a eu quand même mort d’homme dans cette affaire. Et d’autant plus que lui-même manifeste un souhait de se défendre comme il en a le droit. Si on n’aurait pas complètement vidé cette affaire on le reprocherait à la distribution de la justice au Sénégal et à la gouvernance actuelle. Le Sénégal est un Etat de droit où la Constitution définit clairement les rapports qui existent entre le Législatif, l’Exécutif et le Judiciaire en garantissant à ce dernier l’indépendance nécessaire dans le cadre exclusif de la Loi. Laissons donc la justice faire son travail.

 

Vous êtes un fils de Kaffrine. Comment s’y porte l’APR ?

Vous savez, j’ai trouvé à Kaffrine des militants et responsables de l’APR majoritaires dans le département. Ils m’ont tous bien accueilli parce que nous partageons des valeurs et  un patriotisme de terroir. Je m’efforce de renforcer et d’élargir cette majorité à travers une bonne organisation et une présence affichée du parti dans la vie de tous les jours à Kaffrine. Notre ambition est de fédérer toutes les forces vives politiques ou non fières de leur « kaffrinité » pour ensemble prendre nous-mêmes en charge avec l’appui du Président Macky Sall la question du développement de notre collectivité. C’est quand même dur de voir depuis plus de 10 ans nos familles patauger dans les eaux sans qu’aucune solution structurelle ne soit trouvée ; de constater que les motos Jakarta y sont la principale source pourvoyeuse d’emplois pour les jeunes ; que des classes de l’enseignement secondaire accueillent jusqu’à plus de 70 élèves ; que le bitumage de la route Kaffrine- Nganda continue d’être une complainte des populations 55 ans après les indépendances …

Quel rapport avez-vous avec le Maire socialiste Abdoulaye Wilane ?

 

Abdoulaye Wilane et moi avons en commun cette passion pour notre cité, et chacun l’exprime à sa manière. Nous sommes dans une même coalition et travaillons à la faire triompher à chaque fois que de mise. Mais je suis dans mon parti, il est dans le tien. Chacun travaille à la massification de sa formation politique. En ce qui me concerne je veillerai à ne jamais être pris à défaut et, en toute circonstance.

Vous avez toujours été un homme d’action et de terrain. Préparez-vous le terrain pour incarner une alternative à la tête de la Commune de Kaffrine ?

Mon engagement au service de Kaffrine n’est  lié à aucune posture politique. Depuis le bas âge je me bats pour le développement et l’émergence de ma ville. Maintenant le moment venu les Kaffrinoises et les Kaffrinois jugeront des aptitudes des uns et des autres. Mais le plus urgent c’est de gagner largement les élections législatives en 2017 et réélire le Président Macky Sall en 2019 pour ainsi participer convenablement à une meilleure prise en charge des aspirations quotidiennes et à venir des Kaffrinoises et des kaffrinois.

avec Actunet



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